Employé à l’origine comme un détergent visant à détartrer vos canalisations et chaudières, aujourd’hui le glyphosate est devenu le pesticide le plus vendu dans le monde. Ce jeudi 16 novembre, la commission européenne a décidé de renouveler pour 10 ans l’utilisation du glyphosate, un pesticide soupçonné d’être “cancérogène probable” selon le CIRC (Centre Internationale de Recherche sur le Cancer). Objet de vifs débats, revenons sur les traces du glyphosate.
L’histoire du glyphosate : un combat de longue date
Depuis plusieurs mois, le glyphosate revient au-devant de la scène sociale. Autorisé pour la première fois en France en 1974, ce pesticide fait une apparition dans un contexte singulier.
Découvert en 1950 par le chimiste suisse Henri Martin, le glyphosate se présente comme une molécule active présentant un phénomène physique : la chélation. A savoir la présence ou la création de liaisons électrostatiques visant à désinfecter l’organisme des minéraux ou de métaux. Marie-Dominique Robin dénonce dans son œuvre, Le Roundup face à ses juges, l’utilité originelle du glyphosate. Perçu comme chélateur de métaux, le glyphosate amène à une extraction des métaux pour “les rendre solubles dans l’eau”. Une découverte déjà équivoque.
Il faut attendre quelques années pour qu’elle devienne un potentiel herbicide sous les mains de John Franz, chimiste chez Monsanto. Dévoilant des capacités de désherbage non-sélectif, le glyphosate se veut être le Terminator de l’agriculture.
Nous connaissons déjà la suite de l’histoire, Monsanto dépose son brevet pour obtenir le monopole sur la commercialisation du glyphosate. S’ensuit, en 1974, le lancement de la gamme Roundup par l’entreprise. Un succès fulgurant dès sa sortie qui s’explique par un enjeu agricole : produire plus en vue de la croissance exponentielle de la population. De fait, le désherbage mécanique régresse jusqu’à laisser place au désherbage chimique.
Pourquoi le glyphosate est utilisé dans les cultures ?
Supprimant les adventices, les “mauvaises herbes”, le glyphosate permet d’améliorer le rendement des parcelles agricoles. Il est également avantageux pour les agriculteurs en grandes cultures. Exigeant qu’une unique application, le glyphosate permet d’économiser le temps de travail aux champs en supprimant une pratique fastidieuse : le labourage, ce dernier permettant d’enfouir les graines d’adventice en sous-sol (et donc de ne pas germer).
Ces avantages du glyphosate amènent à une expansion de production en 1996 avec l’arrivée des “Roundup Ready”. Monsanto commercialise en parallèle ses premières plantes OGM conçues pour survivre aux traitements “Roundup”. Des plantes trans–génétiques permettant aux agriculteurs de pulvériser leurs cultures sans prêter attention à leurs plants sachant qu’ils y résisteront. Quel gain de temps !
De plus, le glyphosate est un produit peu couteux. La livre s’estime à environ 112€, sachant qu’un agriculteur est autorisé à pulvériser jusqu’à 2,5L par Hectare. Alors, ce produit permet une rentabilité importante pour le consommateur, d’autant plus qu’il ne nécessite qu’une unique application.
Ce produit se veut également intéressant grâce à la production exponentielle depuis qu’il est tombé dans le domaine public. Depuis l’an 2000, Monsanto voit la fin de son brevet et de son monopole à l’échelle mondiale. Rachetées par Bayer, l’entreprise et les fameux Roundup dominent le marché mondial de pesticides.
La France n’est pas une exception. En effet, le glyphosate domine le marché français avec une part de 15% de la consommation totale de produits phytosanitaires en 2016.
En parallèle de ces ventes exponentielles se dévoile une accumulation d’études dévoilant les risques du glyphosate. Provoquant des perturbations à deux niveaux : la Terre et ses habitants.
Les conséquences du glyphosate sur les organismes terrestres et humains
Pour les curieux qui ont fait des recherches à ce sujet, vous avez dû être engloutis d’articles aux opinions parfois antagonistes. Dans une confrontation des preuves scientifiques, les pistes se troublent autour de la question centrale : quelles sont les conséquences du glyphosate ?
Aujourd’hui, les témoignages s’accumulent contre l’entreprise Bayer et son produit Roundup. En 2016, une étude prélève les urines de 48 eurodéputés. Tous sont positifs à la présence de glyphosate avec un taux 17 fois supérieur à celui toléré dans l’eau courante. Plus de doutes sont permis, le glyphosate reste dans notre organisme après l’ingurgitation d’aliments traités. Mais comment estimer son niveau de dangerosité ?
L’INERIS effectue de nombreux échantillonnages en France. Ces derniers dévoilent une présence du glyphosate dans l’air, le sol et également l’eau. Ce dernier est des plus problématique car il induit une toxicité chronique pour la vie aquatique. Des effets sur le long terme induisant également une contamination des nappes phréatiques et un appauvrissement des sols. Le glyphosate amène à des conséquences indénombrables sur l’environnement et sur l’être humain. Ce “cancérogène probable” semble être à l’origine de nombreux troubles de la santé humaine, animale et environnementale.
Focus sur l’Union Européenne : des perspectives d’avenir ?
La conjoncture actuelle interpelle par son implication politique, économique et environnementale. Inscrit en 2002 sur la liste européenne des substances actives approuvées sur le territoire, le glyphosate n’a cessé de semer des troubles dans nos cultures. Des perturbations qui se répercutent au sein de l’organisation européenne, avec des positions qui diffèrent. En novembre 2017, lors du rassemblement des pays européens amené à voter sur le renouvellement du glyphosate, la France vote contre son utilisation.
Depuis, la France se veut engager dans la transition des produits phytosanitaires vers des solutions éco-responsables. En 2021, l’Etat réforme le crédit d’impôt visant à inciter les agriculteurs à “sortir du glyphosate”. Une aide fixée à hauteur de 2500€. Une générosité sous conditions,
“Le crédit d’impôt « sorti du glyphosate » n’est pas cumulable avec les crédits d’impôt en faveur des entreprises agricoles certifiées « Haute valeur environnementale » (HVE) ou en faveur de « l’Agriculture biologique » (AB). Il faut effectuer un choix entre les différents crédits d’impôt.”
Ces conditions représentent un frein vers la transition écologique pour les agriculteurs amenés à risquer la perte de rendements économiques. Tandis que certaines solutions naturelles sont présentées au profit du glyphosate, ce dernier reste enraciné dans la matrice du marché mondial.
Et aux jardins, quelles sont les alternatives biologiques ?
Nous pouvons devenir acteur de ce changement existentiel, dès notre jardin. Voici quelques conseils de notre cher Dr Jonquille pour remplacer le round up face aux adventices :
- Faites un faux semis. Le faux-semis se fait en trois temps, dans un premier temps on prépare le sol en le travaillant en surface, en l’émiettant et en le nivelant, puis en le ratissant. On attend 1 à 2 semaines que les adventices germent pour procéder plus facilement à un désherbage. On peut alors procéder au « vrai » semis.
- Désherbez manuellement, tôt dans la saison et régulièrement. Plus vous attendrez plus les adventices se développeront et plus la tâche deviendra ardue.
- Tuez les mauvaises herbes avec du purin non dilué (ortie, rhubarbe, pissenlit …). Attention cependant à ne pas détruire vos cultures !
- Paillez le pieds de vos plants pour limiter la prolifération des « mauvaises herbes »
- Entre deux cultures ou entre les rangs établissez une couverture végétale avec des cultures qui nécessitent peu de place (radis, mâche) ou des engrais verts
Il existe une multitude de solutions naturelles pour fertiliser son sol et protéger ses plants dans le but de favoriser une culture généreuse. Comprendre et écouter la nature, une solution qui est accessible à toutes et tous !
Larroque
Encore une fois, et c’est lamentable pour un article dans cette revue sérieuse et documentée:
Le Glyphosate N’EST PAS UN PESTICIDE. C’est un herbicide découvert dans les années 50 par un suisse, je crois. C’est un analogue phosphoné d’un acide aminé naturel, la Glycine. Autant dire que ça ne tue personne. Mais la charge constante des écolos a débuté uniquement pour la raison que le fabriquant était Monsanto, détenteur du brevet d’origine. Contre l’immense majorité des utilisateurs, les agriculteurs du monde entier, l’acharnement contre cette molécule principalement pour des raisons de basse politique, à fait l’objet des mensonges et affirmations péremptoires de la mouvance soit disant verte, constituée de tout ce que le gauchisme, maladie infantile de nos sociétés développées, a pu produire de néfaste.