Le World CleanUp Day, utile ou futile ?

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Ce rendez-vous humanitaire est devenu un lieu de rassemblements et d’échanges. Cette journée met au défi chacun de nous pour nous réunir et nettoyer notre Maison Mère. Mais quelle est l’origine de cette journée ? Nos actions sont-elles suffisantes ? En quoi une journée peut nous faire réfléchir sur notre façon de vivre et de consommer à l’année ?

Un peu d’histoire

Ce mouvement naît en 2007 sous les mains de Rainer Nõlvak. Durant une balade en forêt, ce jeune entrepreneur se met au défi de compter tous les déchets qu’il croise. Le chiffre est explosif car, une tradition est de vigueur en Estonie, tout ce qui n’entre pas dans la poubelle est jeté en pleine forêt. Outré par cette abondance néfaste, il incite les municipalités à agir mais il se heurte à un refus de financer cette mission humanitaire. Dès 2008, il décide d’organiser une journée nationale de nettoyage en tentant de convaincre les citoyens. Son discours patriotique permet de convoquer les individus sans intermédiaire et sans filtre. Une volonté l’anime, nettoyer « le cœur de l’Estonie ». En 2012, le mouvement « Let’s do It ! » s’étend à l’échelle internationale, c’est l’émergence du « World CleanUp Day ».

 

Rainer Novak est animé par un objectif : mettre en lumière le bout de la chaîne pour nous permettre de remonter le fil à la source du problème. Les déchets sont les conséquences de nos modes de vie et de notre consommation, et la quantité est bien souvent effrayante. Nous avons pu y être confrontés récemment lors des manifestations de mars dernier. La grève des éboueurs ont permis de mettre à jour une façade cachée de nos foyers et d’un grand nombre d’entreprises. Les déchets, rendus visibles, obstrués le chemin des passants écœurés de l’abondance de détritus. Cela est la conséquence du consumérisme.

Le consumérisme : un besoin de jeter

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Ne vous êtes-vous jamais étonné d’acheter un produit sur lequel est inscrit « jetable » ?  A peine sommes-nous entrés en possession de l’objet que la possibilité de le jeter nous est offerte. Cette obsolescence assumée naît aux Etats-Unis dès le XIXe siècle. Initialement, les articles jetables étaient exclusivement des produits hygiéniques tel que les cols et manches de chemises, ou les serviettes hygiéniques en papier. La propreté du corps était priorisée au détriment des conséquences sur les autres et sur l’environnement.

 

La notion même de déchet est questionnable. Désignant ce qui est déchu, il représente ce qui est exclu du monde social. Marie Douglas étudie cet enjeu de mise en dehors de la société. Nous jetons ce que nous voulons faire disparaître, mais les déchets perdurent bien après que vous l’ayez jeté.

Aujourd’hui, où en sommes-nous ?

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Selon l’ADEME, l’Agence de la Transition écologique, les Français ont réduit leur production de déchets de 4,6 points de pourcentage depuis 2007. Cette diminution s’est vue possible depuis les campagnes de sensibilisation, à l’image des actions de Rainer Nõlvak. Le recyclage, le tri ou encore la valorisation des déchets ont permis de réduire les déchets à éliminer de plus de 20%. En offrant une seconde vie aux produits, l’individu s’éloigne du système consumériste qu’il a intégré depuis ces dernières décennies.

Ne vous fiez pas à l’apparence, petit déchet ne signifie pas petit impact. Prenons l’exemple de la cigarette qui représente 40% des déchets ramassés lors des campagnes internationales de nettoyage. Parmi les 4,5 milliards de milliards de mégots jetés dans le monde chaque année, 40% d’entre eux échouent dans les océans. Sachant qu’une cigarette pollue 500L d’eau (Surf Frider Foundation), on comprend que les répercussions sur les ressources en eau sont catastrophiques. L’apparition de la cigarette électronique et des « puffs » n’ont fait qu’alimenter la destruction de la flore marine. Composés de plastique et de batteries en lithium, ces rejets dernière génération alimentent la destruction de l’écosystème marin.

Agissons pour nettoyer nos espaces de vie !

Ces chiffres vous ont impacté ? Nous aussi. Rejoignez-nous ce samedi 16 septembre sur l’Ile de Nantes, pour nettoyer puis semer des graines de trèfles incarnats le long de la Loire. Pour nous rejoindre, il suffit de cliquer ici.

Sinon, peu importe votre localisation, vous pouvez facilement trouver des relais pour agir et rejoindre des initiatives pour ramasser un maximum de déchets ce week-end mais aussi tout au long de l’année. Nettoyons notre Terre !

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