Mulch, culture en lasagne, compagnonnage, paillage… Les techniques de permaculture sont multiples, mais aujourd’hui on a décidé de vous parler du zonage. Gagner en efficacité et optimiser l’espace et le travail fourni en aménageant mieux son terrain, ça vous intéresse ? Alors on va vous expliquer pourquoi le zonage sera votre meilleur allié organisation, et comment réaliser un zonage efficace en fonction de votre terrain et de vos plantes.
Le zonage, qu’est-ce que c’est ?
A la différence des autres techniques de permaculture, le zonage (ou zoning) ne se concentre pas sur l’entretien même des cultures mais sur l’étape de départ, à savoir l’aménagement du terrain, pour le bien-être des plantes comme celui du jardinier. Si vous êtes un ou une habitué.e du jardinage, vous savez sûrement remarqué que tous les éléments du jardin ne demandent pas le même degré d’entretien et certains endroits nécessitent un passage plus régulier que d’autres. Le jardinage peut être physique, les allés retours se font nombreux, alors pourquoi ne pas aménager son terrain pour minimiser les déplacements inutiles et gagner en efficacité ? C’est là tout le rôle du zonage. On vous explique tout.
Le zonage est un outil d’organisation en permaculture, qui vise à aménager son terrain en plusieurs zones selon l’intensité d’entretien et de passage nécessaire de chacune d’entre elles pour optimiser le travail. L’emplacement des plantations choisi dépend de la régularité d’entretien qu’elles demandent, mais aussi de nos habitudes de déplacement.
Plus une plante nécessite d’entretien et de visites régulières, plus il sera judicieux de la placer au plus près de la maison, qui correspond à la zone 0. A l’inverse, moins elle ne demandera d’entretien et donc de visites, plus elle pourra être éloignée du lieu de vie.
Les différentes zones de permaculture
Concrètement, le terrain peut se diviser en 5 zones distinctes : de la zone 1, où vous vous rendez très souvent et qui sera donc au plus proche de la maison, à la zone 5, qui ne nécessitera quasiment aucune intervention de votre part, et qui sera donc la plus éloignée. Bien évidemment, la possibilité d’aller jusqu’à la zone 5 nécessite d’avoir un grand terrain. Les jardins en milieu urbain ne dépasseront que rarement la zone 1, ou 2 maximum. Cela étant dit, peu importe la taille de votre terrain, il reste possible de l’organiser en zones que l’on adaptera en fonction de l’espace. Voilà à quoi correspondent idéalement les 5 différentes zones :
La zone 0
Elle représente le lieu de vie, la maison qui sert de point de départ à votre zonage. Il est également possible d’y inclure les herbes aromatiques, que l’on placera en général au plus proche de la cuisine pour y avoir accès facilement.
La zone 1
La zone 1 est la plus proche de la maison. C’est une zone qui demande de l’observation et des soins très réguliers, où l’on doit donc se rendre très souvent. Il s’agira d’un potager aux récoltes régulières, mais également d’éléments qui doivent rester à portée de main comme la réserve d’eau pluviale, la serre, le compost, etc.
La zone 2
C’est une zone de culture semi-intensive, où l’on trouvera les cultures qui demandent un entretien régulier, les arbres fruitiers aux récoltes longues ou fréquentes mais aussi le poulailler si vous en avez un.
La zone 3
C’est une zone qui se fait rare en milieu urbain pour l’espace qu’elle demande. Elle accueille généralement les cultures de céréales, de biomasse, les plantes qui ne nécessitent pas d’arrosage, mais aussi les animaux de taille moyenne (comme les moutons ou les chèvres par exemple), les pâtures, étangs, …
La zone 4
La zone 4 est une zone semi-sauvage qui ne nécessite que peu d’interventions de votre part. Elle peut être aménagée en verger qui accueillera des fruitiers à noyau, pépins ou à coques et/ou en pâture pour accueillir des animaux plus grands et autonomes comme des ânes, chevaux, vaches, cochons, etc.
La zone 5
Enfin, la zone 5 est un espace naturel consacré à l’accueil de la vie sauvage et qui ne demande aucune intervention humaine. C’est donc la zone la plus éloignée de la maison. Elle peut prendre la forme de forêt, marais, prairie…
Comment réussir un zonage efficace ?
Pour que votre zonage soit efficace, une observation approfondie du terrain et des ressources sera nécessaire au préalable pour établir le meilleur zonage selon vos besoins. Plusieurs éléments sont alors à prendre en compte.
1. A partir d’un plan ou d’un schéma de votre terrain, vous allez devoir identifier quels sont les endroits où vous allez souvent et ceux que vous abordez plus rarement (car plus éloignés, moins accessible d’accès, etc…)
2. Les chemins les plus empruntés pour vous rendre dans ces endroits
3. Déterminer les besoins d’entretien et de visites de chacune des plantes et animaux que vous souhaitez mettre dans votre jardin, ainsi que les éléments dont vous devrez vous servir souvent (compost, récupérateur d’eau de pluie, etc). Devrez-vous vous y rendre tous les jours ? Une fois par semaine ? De temps en temps dans l’année ?
4. Le zonage implique une bonne connaissance de son terrain. Pour respecter les besoins de vos plantes, il est aussi très important de noter ses caractéristiques dans chacune des différentes zones (le type de sol, l’exposition au soleil et l’ombrage, l’humidité, etc) et y placer vos plantes en fonction de ce qu’elles apprécieront le plus.
5. Vous pouvez également prendre en compte les éléments de votre jardin qui sont déjà en place. Par exemple, si vous possédez déjà un poulailler, vous savez qu’il doit forcément se trouver en zone 2.
6. En fonction de toutes ces informations, vous allez pouvoir décider de la distance de chacun de ces éléments par rapport à la zone 0 (la maison).
7. Enfin, vous avez tout pour établir un plan final de votre terrain, avec vos différentes zones et chacune des plantes, animaux et outils que vous aimerez y placer.
Vers un jardin autosuffisant
On pourrait croire que la technique du zonage va à l’encontre des principes de la permaculture, qui vise à imiter le fonctionnement naturel de la biodiversité, mais le zonage permet en réalité d’optimiser les déplacements et l’utilisation des ressources au profit des plantes qui y trouveront leur compte. Tous les éléments du jardin auront une place et un rôle bien définis, créant un espace avec un fonctionnement cohérent, proche de l’autosuffisance énergétique.
Eh oui, car en permaculture, tout est pensé !