Le printemps, période des semis, est aussi celle du grand retour de la biodiversité. Oiseaux, papillons abeilles, bourdons, papillons : la plupart sont déjà là, virevoltant au-dessus de nos pelouses fleuries. Parce que prendre soin de son jardin ne se limite pas aux semis et à l’arrosage, nous vous proposons de partir à la rencontre de cette petite faune auxiliaire qui nous accompagne durant nos séances de jardinage.
A travers plusieurs programmes de sciences participatives, le Muséum national d’Histoire naturelle nous met à contribution pour rendre compte de la biodiversité qui nous entoure. En plus d’aider les scientifiques à mesurer l’état de santé de ces espèces « communes » dans les espaces privés, vous apprendrez petit à petits à les reconnaître. Et à les accueillir ! Car un jardin vivant profite à tous : aux animaux certes, mais aussi à nos végétaux. Alors rangez définitivement vos produits phyto et ouvrez l’œil. Première mission : le comptage des oiseaux.
Les oiseaux du jardin, des alliés pour nos cultures
Comme d’autres espèces animales, les oiseaux font partie de la grande famille des auxiliaires de culture, c’est-à-dire que leur présence bénéficie aux plantes. Pourquoi ? D’abord parce qu’ils se nourrissent de quantité d’insectes, parmi eux les fameux « nuisibles » qui n’hésitent pas à dévorer nos feuilles de choux et nos salades. Leur efficacité est redoutable, sachant qu’une famille de mésanges consomme en moyenne 20 millions d’insectes par an, surtout au printemps, période de nourrissage des petits. Cela équivaut à 1/3 de leur poids par jour !
Certaines espèces privilégient certains mets. La mésange charbonnière raffole des chenilles de la piéride du chou, qui, comme son nom l’indique, se développe et se nourrit dans les choux. Très commun aussi dans les jardins, le moineau domestique peut engloutir aussi bien des coléoptères que des pucerons, des cochenilles ou des araignées.
L’étourneau sansonnet ? Un redoutable chasseur : à même le sol, il déniche avec son bec puissant quantité d’insectes et ne rechigne pas devant un escargot, une limace et même des petits lézards. Dans les airs, le gobemouche noir ou gris, capture en plein vol mouches, taons, moustiques, guêpes, bourdons, papillons, punaises… Ce service de régulation est si important que certains cultivateurs installent des nichoirs sur leurs parcelles.
Mais les oiseaux ne pourraient être réduits à de simples insecticides naturels. Les ballets incessants, les chants mélodieux apportent une incontestable touche de gaieté au jardin.
Comment attirer les oiseaux dans son jardin ?
Encore faut-il que les oiseaux se sentent bien chez vous. Pour cela, il est indispensable de rendre le jardin accueillant. Comment ? D’abord en fournissant de la nourriture naturelle toute l’année. Au printemps, ménagez des espaces riches en insectes comme des tas de bois, des friches, des zones non-tondues type prairie fleurie pour les pollinisateurs.
En dehors de cette période, de nombreux passereaux changent de régime alimentaire et se rabattent sur les fruits, les graines. N’hésitez donc pas à concevoir des petites haies de baies, à planter des arbustes et à semer des plantes à graines comme le tournesol ou le chardon. Vous offrirez à la fois le gîte – pour l’installation du nid – et le couvert. Une pension complète ! En hiver, les distributeurs de graines et autre boules de graisse leur sont d’une aide précieuse pour surmonter le froid. Pensez enfin à aménager un point d’eau qui servira non seulement d’abreuvoir mais également de garde mangé (en attirant les insectes).
Participez à l’opération Oiseaux des jardins !
Pour tout savoir des oiseaux qui vivent dans votre jardin, participez à ce programme piloté par le Muséum national d’Histoire naturelle et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Simple, ludique, peu chronophage, un exercice idéal et complémentaire de la culture. Vous êtes prêt ?
1 – Inscrivez-vous sur le site Oiseaux des jardins, et renseignez votre localisation.
2 – Placez-vous dans votre jardin (ou devant la baie vitrée) et lorsque vous êtes prêt, identifiez et comptez tous les oiseaux qui se posent chez-vous (sur le sol, dans les arbres, les buissons etc.). Aidez-vous d’un carnet ou de votre téléphone pour reporter vos observations. Rassurez-vous, nul besoin d’être un expert : des fiches pédagogiques sont à disposition sur le site pour vous aider à démasquer les principales espèces.
Attention : ne retenez que le nombre maximal d’individus de chaque espèce observés en même temps. Ceci afin d’éviter de compter plusieurs fois le même oiseau s’il se déplace ou fait des aller-retours.
3 -10 minutes, 1h… A vous de choisir la durée du comptage. Une fois que vous avez terminé, envoyez vos résultats sur le site sans oublier d’indiquer l’heure de début et de fin de l’observation.
Quel est l’état de santé des espèces et comment évoluent-elles dans le temps ? Sont-elles en déclin face aux perturbations humaines ? Grâce aux données du programme, les chercheurs tentent tous les jours de répondre à ces questions. De votre côté, vous parviendrez en quelques séances à savoir qui fréquente votre jardin, et vous deviendrez incollable sur le nom des différentes espèces. A vous de jouer !
Pour participez à Oiseaux des jardins et en savoir plus sur le programme c’est par ici https://www.oiseauxdesjardins.fr/index.php