Incarnation de porte-bonheur, de métamorphose ou bien d’éveil de la nature (en indiquant l’approche du printemps), la coccinelle intrigue et passionne les croyances populaires, les cultures et traditions. D’une diversité surprenante, certaines familles de ces coléoptères sont des alliés au potager. Leur présence protège alors les végétaux des attaques de ravageurs et de maladies. Certaines espèces peuvent cependant se révéler invasives. Il est donc judicieux d’attirer ou d’éloigner nos amis à point noir en fonction de vos observations ! Sans plus attendre, penchons-nous sur ces pollinisateurs fascinants. Dans notre série sur les auxiliaires du jardin, découvrons aujourd’hui la coccinelle !
Une évolution particulière
On distingue 3 stades d’évolution :
- Le stade larvaire dans laquelle les coccinelles muent 3 fois
- Puis le stade de nymphe
- Pour enfin atteindre le stade adulte
La coccinelle est un insecte ovipare, elle pond un œuf pour permettre à l’embryon de poursuivre son développement hors du corps femelle. Contenant les apports nutritifs, l’œuf est nécessaire au développement de l’embryon.
Les 6 espèces de coccinelles
- Les coccinelles phytophages, telles que la coccinelle des légumineuses ou de la pomme de terre à 24 points, sont herbivores. Se nourrissant de feuilles et de multiples végétaux, elles peuvent être destructrices de parcelles cultivées.
- Les coccinelles mycophages se regroupent dans le genre Halyzia, parmi ses espèces on retrouve la coccinelle à seize points blancs (Halyzia sedecimguttata). Elles s’alimentent de champignons qui infestent les végétaux, tels que les mildious, les rouilles ou encore les oïdiums. De quoi rendre heureux les jardiniers et jardinières !
- Les coccinelles aleurodiphages, comme son nom l’indique, s’alimentent des aleurodes, des mouches blanches suçant la sève et laissant vos plantes appauvries. Ces coccinelles carnivores se nourrissent des œufs, larves et adultes des mouches blanches. Une solution naturelle souvent usée dans la lutte biologique !
- Les coccinelles acariphages, telles que la Stethorus punctillum, sont appréciées dans les cultures extérieures. Se nourrissant d’acariens, elles protègent les végétaux des infestations.
- Les coccinelles aphidiphages, connues grâce à la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata), sont carnivores. Elles se sont nourrissent essentiellement de pucerons.
- Les coccinelles coccidiphages raffolent des cochenilles, ces insectes piqueurs-suceurs parasitent les végétaux pour en absorber leur sève. Ces coccinelles sont donc d’une grande importance dans la lutte biologique.
Un panel de couleurs
En bref, certaines variétés se dévoilent plus souvent dans nos jardins que d’autres. Alors, Dr Jonquille et Mr Ail vous en énumèrent quelques-unes.
La coccinelle rouge, the best one
Initialement jaune, la coccinelle « européenne » expérimente le processus de nymphose. Une métamorphose marquant la transformation entre l’état de larve à l’état de nymphe. Connue par ses 7 points noirs, la Coccinella septempunctata apprécie les plantes herbacées n’atteignant pas plus de 1 mètre de hauteur.
La coccinelle noire ou rouge
L’Adalia bipunctata, un nom indicateur de sa robe à deux points, cette espèce se prélasse sur les arbustes, les plantes hautes et les arbres. De couleur rouge ou noire, elle peut s’habiller d’une robe non uniforme et singulière dans la disposition de ses tâches.
La coccinelle jaune aka Terminator
La coccinelle jaune, ou « asiatique » se caractérise par une robe tachetée de points noirs. Ils se dénombrent entre 14 à 22 tâches.
La coccinelle asiatique fait l’objet de tourment dans les jardins. Se rassemblant dans les fentes et les trous des maisons, elles se plaisent dans les milieux secs avec l’option « exposition au soleil ». C’est une espèce envahissante et si vorace qu’elle occasionne un déséquilibre chez les autres insectes du milieu.
La coccinelle noire
Se nichant dans les trous des parois externes ou internes des maisons, la coccinelle noire mange les pucerons, les papillons, les coccinelles rouges et leurs œufs.
Des espèces parfois invasives
Ces deux dernières espèces peuvent entraîner un déséquilibre dans la biodiversité du milieu. La coccinelle jaune peut ingérer jusqu’à 200 pucerons par jour, tandis que l’espèce rouge mange de 30 à 50 pucerons chaque jour. Un régime alimentaire qui se différencie par la quantité incorporée, une inégalité qui suscite des conséquences sur la biodiversité des milieux verts.
Pour limiter la présence de coccinelles au jardin, il vous faut réduire la présence de pucerons. Règle simple : plus il y a de pucerons, plus les coccinelles se reproduisent dans le but d’assurer leur progéniture. Les larves ont une capacité d’ingérence à laquelle même Gargantua pourrait rougir. Durant les 3 semaines qui suivent leur évolution en larve, une larve dévore plusieurs milliers de pucerons.
Alors, pour protéger vos plantes des pucerons, vous pourrez répandre des décoctions aux bases variables selon les cultures. Les décoctions d’ortie hachée ou bien de prêle permettent de protéger les végétaux des risques de mildiou, tel que la tomate, et de prévenir des invasions de pucerons.
Distinguer les larves asiatiques des larves autochtones
Insérées dans nos milieux durant les années 1980, les larves asiatiques avaient pour fin de renforcer la lutte biologique. Mais leur prolifération rapide induit une menace déséquilibrant certains milieux naturels. Alors, distinguez-les avant d’agir !
- Les larves de coccinelles à 2 points et à 7 points ont un corps gris-bleu avec des petits tubercules parfois à peine distincts
- Les larves de coccinelles à 7 points se caractérisent par la présence de 4 tâches orange sur l’abdomen et une cinquième sur le thorax
- Les larves de coccinelles à 2 points ont 3 tâches orange
- Les larves de coccinelles asiatiques ont plusieurs tâches orange s’étendant sur la longueur de l’abdomen. Elles se dressent d’appendices dont les épines sont plus proéminentes.
Attirer les coccinelles au jardin
Certaines plantes permettent d’attirer les pollinisateurs au potager, en voici quelques variétés :
- Capucine
- Souci
- Bleuet
- Coriandre
- Absinthe
- Pissenlit
- Achillée Millefeuille
- Fenouil
- Fève
Vous pouvez également établir un abri à insectes dans votre jardin. Il assure le développement de l’écosystème local.
Jardiner avec les coccinelles aphidiphages, et les auxiliaires plus généralement, amène à une économie des efforts au potager. Néanmoins, les coccinelles asiatiques se présentent invasives et perturbatrices du milieu.
Vous l’aurez compris, les coccinelles jouent un rôle crucial dans l’équilibre biologique de nos potagers. Leur diversité étonnante et leur action protectrice en font des alliées précieuses. Vous avez désormais les connaissances en main afin de trouver l’harmonie nécessaire à votre milieu, bon jardinage !
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