Abeilles et autres insectes : à quoi servent-il ?

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A l’image des jardins de Versailles, le jardin « à la Francaise » représente la quintessence d’une nature idéalisée, dénuée d’insectes et autres nuisibles. Cette vision est largement répandue chez les jardiniers amateurs. Parfois envahissants (blattes, punaises de lit), ravageurs (araignées rouges, pucerons) voir meurtriers (moustiques tropicaux) les insectes sont pourtant cruciaux à la préservation de la biodiversité.

Le déclin des insectes

Selon un article publié par le très sérieux Biological Conservation (février 2019) synthétisant 73 études, 40 % des insectes sont menacés de disparition dans les prochaines décennies. Un vrai danger pour la biodiversité, bien plus terrifiante que n’importe quel ‘white walker’, quand on sait comment les insectes concourent à l’équilibre de tout écosystème. C’est d’ailleurs Einstein qui le dit, « si les abeilles venaient à disparaître, il ne resterait pas très longtemps à vivre à l’humanité ». Le rôle des pollinisateurs dans la préservation de la biodiversité est en effet primordial. En transportant le pollen d’une plante à une autre pour transformer l’ovaire en fruit les abeilles donc, mais aussi les papillons, les guêpes et certaines espèces de mouches contribuent à environ 30 % de la production agricole (aubergine, chou, concombre, fève, laitue, persil, etc.).

Sabine, Jamy, vous nous en dites un peu plus sur la pollinisation et les fleurs?

Les insectes sont également une source importante de nourriture pour les oiseaux. Ils participent par ailleurs à la régulation des « parasites », les coccinelles et les perce-oreilles sont des alliées très utiles pour s’attaquer aux pucerons. Toutes ces espèces, malgré leur aspect parfois menaçant, sont donc vitales à l’équilibre d’écosystèmes aux relations souvent complexes.

La mort des pollinisateurs ? No one is innocent

Les coupables d’un tel larcin ? Certainement pas le Colonel Moutarde. La responsabilité est collective, étroitement liée à l’urbanisation, l’agriculture intensive avide de pesticides et de monoculture. La disparition des espèces « sauvages » de fleurs liée à l’artificialisation des espaces de vie entraine en effet des périodes de disette pour les pollinisateurs comme les abeilles. L’introduction d’espèces exotiques envahissantes (animales et végétales) et le changement climatique sont également des raisons régulièrement avancées par les études scientifiques.

Quelles solutions pour sauver les insectes

Des solutions simples sont pourtant envisageables. Pollinature, une start-up strasbourgeoise commercialise des « BeeHome » pour accueillir des abeilles sauvages dans son jardin. « Les abeilles ont moins d’espaces naturels où aller nicher et moins d’accès à la nourriture » selon Selin Kandemir, chargée de projet chez Pollinature. Les « beehome », livrées avec des cocons d’abeilles maçonnes, des abeilles sauvages particulièrement utiles à la pollinisation, vont donc offrir cet espace privilégié. De la même manière la construction de maisons à insectes permet de favoriser la biodiversité et d’attirer des espèces utiles au jardin comme les perces oreilles, les bourdons et les coccinelles.

Chacun peut ainsi participer à la préservation et même au développement des insectes. Pour favoriser la biodiversité il est important d’assurer le maillage des espaces naturels au sein d’un territoire et donc de multiplier les petites initiatives de végétalisations pour générer un corridor écologique et ainsi faciliter le déplacement des espèces. Dans une interview attribuée à Viginature la doctorante Marie Levé précisait que les collections en insectes pollinisateurs « sont d’autant plus riches en espèces qu’elles sont entourées d’autres jardins privés » et qu’ « environ dix jardins à l’échelle d’un quartier » pourrait permettre d’augmenter le nombre d’insectes.

Certaines espèces de fleurs et d’aromatiques sont également conseillées pour attirer les abeilles comme le thym, les bleuets, le romarin ou les coquelicots. Découvrez les 7 fleurs pour sauver les abeilles.

Enfin, laissez faire la nature, ne ramassez pas le bois mort qui servira de refuge pour les insectes et laissez place à la végétalisation spontanée, les mauvaises herbes n’existent pas !

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