Qu’est ce qu’une graine non-traitée ?

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Face aux préoccupations liées au traitement des semences et ses impacts sur la santé de l’individu et de l’environnement, l’option d’utiliser une graine non-traitée devient de plus en plus pertinente.

Dans notre série d’article sur quel type de graines choisir pour son potager Dr. Jonquille et Mr. Ail se porte aujourd’hui sur les traitements de semences et, plus particulièrement, les graines non-traitées (NT).  

Quelle est la définition d’une graine non-traitée ?

Une graine non traitée est une semence qui n’a subi aucun traitement chimique après sa récolte.

Cela signifie qu’elle n’a pas été exposée à des pesticides, des fongicides ou tout autre produit chimique destiné à améliorer sa conservation, sa germination ou à protéger contre les maladies et les parasites.

Ces graines sont souvent choisies pour leurs qualités plus naturelles et pour promouvoir des pratiques de jardinage plus écologiques.

Pourquoi traiter les semences ?  

Graines traitees 1
Kevin Kirby - Université agricole du Nebraska

Trois critères sont d’ordre pour choisir le traitement adapté à sa culture :

  • La qualité sanitaire des semences
  • L’historique de la parcelle
  • La date de semis

Les traitements de semences se veulent nécessaires pour certaines cultures, notamment celles des céréales.

Confrontées aux maladies charbonneuses, tel que la carie ou bien le charbon nu, elles demandent une protection non-naturelle pour assurer un rendement.

Les traitements tiennent pour rôle de défendre les jeunes plants durant leur germination.

Que ce soit contre les maladies telluriques (venant du sol) ou contre les ravageurs, les traitements de semence réduisent les risques de perte de culture pour l’agriculteur. 

De plus, les interventions non-naturelles permettent de protéger les cultures des « fontes des semis ».

Les causes sont multiples. Les plantations peuvent subir les attaques d’insectes (larve, mouche grise), des oiseaux carnivores, tel que les corbeaux ou les pigeons ramiers.

Les attaques précoces de pucerons ou de maladies sont également dévastatrices : oïdium, rouille brune et jaune, septoriose … Et enfin, les attaques de maladies cryptogamiques causées par un champignon ou autre organisme filamenteux.  

La graine traitée est enrobée de produits phytosanitaires colorés variant selon les produits et procédés chimiques utilisés.

Malgré un emploi de courte durée, ces constituants sont usuellement des fongicides avec un impact négatif pour l’écosystème.  

Vers une évolution sans traitement des semences  

Dans une société nécessitant une faculté germinative rapide des semences, les agriculteurs doivent s’assurer une rentabilité en minimisant les risques de pertes de leur production.

Cela entraine donc un usage de traitements. Ancrée dans un cercle vicieux, la culture agricole a vu la qualité de sa production se détériorer au profit de la quantité.

Nourrie par une frénésie consommatrice, l’agriculture doit répondre à un marché en expansion permanente.  

Néanmoins, de nombreuses études furent menées dans le but de trouver des traitements réduisant les conséquences sur l’organisme humain et favorisant la protection environnementale. L’une de ces solutions : la graine non-traitée.

Des graines non-traitée après récolte  

L’expression telle mère telle fille connaît une exception. La graine non-traitée (NT) résulte d’une « plante mère » qui a pu être traitée après récolte.

Cultivée de façon conventionnelle, la plante porte-graines peut subir l’utilisation de produits phytosanitaires pour lutter contre les mauvaises herbes, les ravageurs ou encore la fertilisation.

La partie « non traitée » ne concernera donc que la semence qui, après récolte, ne subit pas de traitement phytosanitaire ou chimique supplémentaire. 

En effet, une fois la pellicule du grain retirée, la graine dénudée ne comporte plus le risque de contenir des substances chimiques et synthétiques.

Ce phénomène permet de diminuer drastiquement l’impact sur l’environnement contrairement à une graine traitée.  

Quel est l’impact environnemental de la graine non traitée ?

Les graines enrobées ont une couleur artificielle censée réduire l’attrait de la graine pour les granivores.

Des études menées dans les années 1970, on dévoilait que ces graines ingérées en grande quantité provoquent des empoisonnements pouvant être mortels.

Les conséquences de ces traitements se répercutent directement dans l’organisme humain.

En effet, des résidus de Fonofos, un insecticide hautement toxique, furent retrouvés dans la chair de pigeons ramiers.  

De plus, lors du semis, les poussières émises volent et atteignent les terrains alentour.

De récentes études ont montré que des poussières sont émises lors de la mise en terre de semences traitées.

Sachant que 25% des parts du marché insecticide mondial se compose de néonicotinoïdes, un enrobage toxique.

Il est facilement imaginable de comprendre la contribution de cette pratique à la contamination de l’environnement.

Ce déplacement moléculaire contamine, par voie respiratoire, la biodiversité qui se trouve dans les alentours.   

Dérogation et Agriculture Biologique  

man processing coffee beans

La production de semences biologiques étant contraignante et chère, il arrive parfois que les agriculteurs soient confrontés à des pénuries.

La demande de dérogation est alors possible auprès de la SEMAE (interprofession des semences et plants) si le producteur ne trouve pas de variétés adaptées à ses besoins.

Alors par dérogation et pour certaines semences, on les autorisera à utiliser des graines non-traitées pour leur production.

Selon la SEMAE, on dénombre 22 000 dérogations pour les cultures potagères en 2019.

Certains crieront au scandale contre la possible utilisation de traitements sur la plante mère, d’autre à la survie de notre système agricole.

Pour de nombreux acteurs de la filière, ce système de dérogation représente un frein au développement des semences bio.

La possibilité d’obtenir une dérogation n’engageraient pas les obtenteurs et les producteurs à développer des collections de semences adaptées à la bio.  

La quantité de produits chimiques s’est amoindrie en comparaison à l’agriculture conventionnelle. Mais ces pratiques, même réduites, continuent à impacter la biodiversité.

En choisissant ses semences on choisit son empreinte écologique. Maintenant que vous en savez plus, je vous laisse en toute tranquillité composer votre sélection de semences et préparer vos prochaines saisons de culture ! 

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